Les supporters que nous sommes
n’ont pas ou très peu été consultés sur un quelconque avis, qui de toute façon
ne pèserait guère lourd. Si chacun peut se faire une idée du fiasco de la
saison de l’équipe fanion et avoir son idée sur les causes de ce plantage, il
est en revanche, plus difficile, d’avoir une vision claire et sereine de la
saison prochaine. Nous savons juste qu’elle se prépare maintenant et qu’il nous
faut impérativement ne pas la louper. Si chaque supporter s’est transformé
cette année tantôt en entraineur, tantôt en dirigeant ou encore en
recruteur, cela a pu alimenter les forums et les discussions d’après match mais
à part faire vivre notre passion, cela ne va pas bien loin.
Alors, on a jeté en pâture à
grands coups d’articles de presse, de tweets ou d’interviews, des phrases,
tantôt humoristiques, tantôt sarcastiques, tantôt piquantes ou encore inutiles
et mensongères pour nourrir le peuple toulonnais friand de ce genre d’exercice
et pour que chaque camp tire un peu plus la couverture à lui. Aujourd’hui nous
assistons à un match tendu et musclé entre Claude Joye et Mourad Boudjellal.
Non pas un match de foot avec des règles, mais un combat de catch sans
arbitrage, là où tous les coups sont permis.
Les supporters veulent-ils
remplacer un arbitrage inexistant , la mairie est pour l’instant bien prudente,
voire embarrassée ? Certains manifestent déjà leur intention d’en
découdre, d’appeler un sauveur de tous leurs vœux et de mettre à la porte l’actuel
dirigeant. Les supporters que l’on a très souvent négligés, voient là
l’occasion quasi historique de jouer un rôle et de se faire entendre. Si cette
intention est légitime, les moyens de le faire doivent être mûrement réfléchis
et non décidés dans l’excitation.
Mais attention aussi à bien
ouvrir les yeux, car pour nous, il est difficile de prendre parti. Trop
d’éléments manquent pour défendre un camp plutôt que l’autre. Si nos seules
informations sont uniquement les miettes ou plutôt les os que l’on nous donne à
ronger dans la presse et celles portées par la rumeur, nous ne sommes pas en
positon de nous déclarer pour l’un ni pour l’autre.
Les seuls faits concrets que nous
possédons restent le passé de Claude Joye au Sporting depuis sa reprise et
celui de Mourad Boudjellal au RCT. Leurs réussites ne sont pas les mêmes, mais
jouaient-ils vraiment dans le même camp et à armes égales ?
On peut reprocher à Monsieur Joye
une mauvaise communication, son manque de délégation, son aptitude à ne pas
savoir toujours bien s’entourer, ses choix malheureux. On peut lui reprocher
son entêtement, sa difficulté à reconnaître ses erreurs et son manque
d’humilité. Mais on peut aussi penser que sans lui, on ne sait pas où en serait
le club aujourd’hui. On ne sait pas ce qui serait advenu des 800 licenciés
actuels, des éducateurs et des supporters. On ne serait sans doute pas là
aujourd’hui à discuter d’avenir…
Nous le disons en toute
honnêteté, il nous est impossible de vouloir balayer d’un revers de main dix
ans d’histoire du Sporting, pour nous abandonner à des chimères. Car si M.
Boudjellal a l’air sincère, s’il nous fait rêver et espérer un avenir glorieux
que l’on n’atteindra jamais sans lui, nous ne savons pas quel prix il faudra
payer et même si les recettes qui ont marché au rugby sont applicables au foot.
On imagine son immense carnet d’adresse, on sait sa faculté à mettre le club
qu’il dirige en lumière, on connaît sa gouaille face aux médias, mais est-on
certain que cela fonctionne en N2 ?
Quand on annonce, pour faire un
effet, des entraineurs et des joueurs qui font rêver et qu’on apprend ensuite
par la bouche des intéressés que tout ceci n’est que pure fiction, on a du mal
à y voir clair.
Naïvement on a espéré un instant
que les deux hommes allaient trouver un terrain d’entente et qu’ils pourraient
collaborer et tirer dans le même sens. Mais les égos de chacun ont eu raison de
l’intérêt commun. Il n’y aura pas semble-t-il d’union sacrée, pour reprendre
une formule chère à notre actionnaire principal.
Les supporters peuvent-ils encore
faire pencher la balance d’un côté ? La mairie peut-elle imposer ses
choix ? Et comment sortir de la crise ?
Il faudra patienter encore
quelques jours ou semaines pour obtenir un semblant de réponse. Pour l’instant
l’équipe en place travaille à la saison prochaine, que cela nous plaise ou non.
La seule certitude c’est que sur
le terrain, l’an prochain, ce sera encore une nouvelle bataille et un nouveau
défi.
Le SCT aurait pourtant tant
besoin de cohésion en ce moment et il serait dommage que la presse pousse les
supporters à se déchirer, car le club n’en sortirait pas grandi.
La saison 2019/2020 a été, à tous
les points de vue, une saison atypique. Pourvu que l’intersaison le soit moins…
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