PHOTO NOËLLE M.
Peux-tu nous présenter ton parcours de footballeur et d’éducateur ?
Mon parcours est très particulier. J’ai commencé à jouer au foot à l’AS VAL DE
MURIGNY. C’est dans ce club que j’ai commencé mes missions d’éducateurs. J’en profite
au passage pour saluer mon coach qui ma lancé Rapha Medina, mon ancien président
Dongois Dominique qui m’ont toujours encouragés à devenir éducateur.
Comprenant rapidement que mon niveau de joueur ne me permettrait pas de vivre du
football, je me suis orienté vers une carrière d’éducateur que je l’ai construite en parallèle à
mes études.
Après 8 années passées au sein de l’As Val de Murigny, ROCHDI BEZZAZE que je
connaissais, m’a proposé de rejoindre l’ACRAP en tant que responsable de l’équipe U15.
Dès l’année suivante, le club de la Neuvillette me proposa de prendre la responsabilité de
l’école de football et l’équipe U18 ou je termine champion et monte en ligue. En 2005 je
quitte le club pour joindre l’As Gueux Pargny au même niveau. Et je passe mes diplômes
dans les clubs ou je me trouve. Et en 2015 j’ai étais voir mon pote entraîner et c'est là que j’ai demandé à la coach si je pouvais interrompre l’entrainement ,elle m'a dit oui , j’ai fait les réglages sur sa séance et les filles présentes sont venues me voir pour me
dire qu'elles aimeraient que je les entraine , j’ai réfléchi et l’année suivante je les ai coaché C'est comme ça que je me suis lancé dans le football féminin.
Peux-tu nous présenter ton ancien club donc le FC Lyon ?
Le FC LYON est une grosse structure. L’association comptabilise 1500 licenciés. L’école de foot est
très performante dans toutes les catégories, notamment en U11 avec un groupe déjà exceptionnel.
En ce qui concerne le foot à 11, les équipes de jeunes sont en championnat de ligue et les u17 en
championnat national. Preuve de notre excellente santé actuelle, nos équipes B sont toutes sur le
podium actuellement. Le club se veut club formateur et met en œuvre des efforts colossaux pour
s’en donner les moyens. Nous sommes nombreux en tant qu’éducateurs, dirigeants ou bénévoles à encadrer tout ce petit monde. Enfin, en séniors, le club possède 2 équipes réparties comme
cela: R2, R3. La transition jeunes-seniors est l’objectif majeur depuis plusieurs saisons. C’est le
projet de SEBASTIEN GIRARD, il incorpore les 19 aux groupes R2 et PR3 afin de préparer
l’avenir.
Cette structure fonctionne grâce à un noyau dur de bénévoles qui se mobilisent depuis de longues
saisons et se démènent pour que nous puissions travailler dans les meilleures conditions.
Comment es-tu arrivé dans ce club ?
Je sortais de 2 saisons en section féminine ou j’étais responsable à REIMS. En fin de saison j’ai
reçu quelques sollicitations jeunes et séniors ou directeur sportif. Ne me sentant pas prêt à franchir
le pas, je me suis concentré sur la proposition (directeur sportif). D’un point de vue sportif la
proposition était très intéressante. Il y avait un véritable projet et les infrastructures pour le mener à
bien. De plus, je suis venu avec mon adjoint ancien footballeur professionnelle et directeur d’une
chaine télé en Algérie.
Cite nous les clubs ou tu as été entraineur?
A 19 ans, j’ai commencé à l’AS Val de Murigny, ACRAP, FC Neuvillette, As Gueux,
Football turque de Reims, Sires, Cormontreuil, FC Lyon et d’autres qui n’existent plus .
Quel sont pour toi les qualités que doit avoir un éducateur et as-tu un modèle?
Être un passionné, expérimenté, travailleur, juste dans ses choix, respectueux, être un
modèle exemplaire (très difficile), notamment envers les enfants.
Mon modèle : Pep Guardiola, que j’aime bien pour son fair-play, son professionnalisme, et
son image.
Quel est ton regard sur le foot professionnel?
Le football professionnel est très exigeant et demande beaucoup d’investissement. On y
trouve des gens de grande qualité. Il est clair que le SPORTING CLUB DE TOULON m’a
permis de faire un énorme bond en avant.
Je regrette parfois les images qui sont véhiculées par la presse car le football professionnel
est souvent stigmatisé, décrié et le moindre problème se transforme souvent en scandale.
Mais on oublie trop ce que le football apporte aux jeunes tous les jours. On fait trop
souvent d’un cas une généralité.
Et celui sur le monde amateur ?
Le monde professionnel à besoin des clubs amateurs et les clubs amateurs ont besoin des
clubs professionnels. On oppose trop souvent ces deux mondes et pourtant, que l’on soit
amateur ou professionnel, le football se joue à 11 sur un rectangle vert.
Je suis issu du monde amateur et j’en suis fier. Comme je l’ai évoqué précédemment, le
foot amateur m’a permis d’arriver là où je suis.
Il faut être humble et ne surtout pas oublier que nous sommes tous issus du monde
amateur. Que l’on soit amateur ou professionnel, le football est et doit rester un jeu et une
PASSION.
As-tu quelques conseils à donner à nos éducateurs? Sur la pédagogie, les
contenus d’entrainements, en fonction des âges ?
Je suis adepte du jeu donc je conseillerai aux éducateurs de faire jouer les jeunes. Il faut
redonner la place au jeu dans nos séances. Il paraît que c’est en forgeant qu’on devient
forgeron. Alors, c’est en jouant qu’on devient footballeur ! J’incite donc les éducateurs à
organiser un maximum de jeux pour enseigner le football.
En ce qui concerne la pédagogie, je suis convaincu qu’il faut laisser jouer et intervenir au
bon moment. Il faut s’obliger à être positif avec les jeunes. Ce n’est pas facile car quand on
veut faire progresser on essaye de corriger les erreurs.
Le résultat du match est-il plus important à tes yeux ?
Malheureusement, on lui donne trop d’importance. On pense qu’en gagnant, on est bon.
Ce n’est pas si évident. Mais on oublie trop souvent l’essentiel : la qualité du jeu et le
comportement des joueuses.
Le résultat ne doit pas être le seul critère de satisfaction.
Quel est pour toi la signification d’une réussite collective ?
La réussite collective est la capacité d’une équipe ou d’un club à se connecter ensemble et
au même moment pour atteindre un objectif commun. L’objectif n’est pas forcément la
victoire ou la montée. Ca, c’est la cerise sur le gâteau.
Le rôle de dirigeant/encadrant le week-end est important pour notre club,
comment le vois-tu?
Essentiel. Malheureusement, il n’est pas assez valorisé. Je pense que les éducateurs doivent
impliquer au maximum les dirigeants dans la prise de décision. Ca ne coûte rien de
partager et d’échanger des points de vue. Le dirigeant n’est pas simplement là pour
ramasser les maillots et faire la feuille de match.
Si tu avais un message a donné aux parents, lequel serait-il ?
Laisser faire les éducateurs.
Quels conseils donnerais-tu à une joueuse afin qu’elle progresse?
Une joueuse qui veut progresser doit aimer s’entraîner et donner le meilleur d'elle-même
pour son équipe. Elle doit jouer pour l’équipe et courir pour l’équipe.
Aucune chance de réussite et de progrès si on n’aime pas le football !
Pense-tu que la montée en D2 est réalisable?
Je pense que la montée est réalisable. Ce sera serré et je pense que ça se jouera jusqu’au
bout du championnat. Maintenant, une montée ne se décrète pas ! Nous avons aujourd’hui
un projet sur du long terme avec des temps de passage défini. Le club sait où il veut aller.
Qu’est-ce qui vous guide pour choisir les entrainements?
Dans le monde amateur, il n’y a pas de vidéo, on prend des renseignements à droite à gauche, et
on s’appuie surtout sur le fait de travailler sur nos défauts qu’on a pu voir lors de matchs
précédents, tout en essayant d’améliorer nos qualités.
Le résultat doit-il primer sur la manière?
Je ne connais pas un entraîneur qui a un style de jeu, et qui ne veut pas de résultats. Il faut
les deux, mais avant tout le résultat prime. S’il faut faire deux passes pour mettre un but,
alors on fait ça. On ne peut pas diriger les joueurs vers autre chose que la victoire. On ne
peut pas construire pour construire juste parce qu’on veut jouer comme le FC Barcelone, il
faut construire efficacement avec un seul but : la victoire
Les filles ont-elles un égo plus difficile à gérer que les garçons?
C’est compliqué.Il faut dire la vérité, c’est très compliqué le sport féminin. Mais c’est bien
aussi d’avoir des gros caractères. C’est souvent ça qui te fait gagner. Mon vestiaire est
adorable, ce sont des filles supers. Mais quelques fois je leur demande d'avoir un peu plus
de caractère. C'est une histoire de juste milieu.
Et pour finir ton interview le rituel du club, donne-nous un dicton.
« Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer ».
Merci Coach Mehmet bonne saison !