jeudi 11 juin 2009

ANCIEN AZUR ET OR : DELIO ONNIS

Delio ONNIS, roi des buteursSCT 1984
debout :Boissier,Alfano,Neubert,Courbis,Vizcaïno,Berenguier
accroupis : Paganelli,N'Kouka,ONNIS,Dib,Emon.

Surnom : "El tano"
Date de naissance : 24 mars 1948
Nationalité : Argentine
Poste : Attaquant
Parcours :
1968 - 1971 : Gimnasia La Plata (ARG)
1971 - 1973 : Stade de Reims
1973 - 1980 : AS Monaco
1980 - 1983 : FC Tours
1983 - 1986 : Sporting Club de Toulon
Palmarès :
Champion de France : 1978
Coupe de France : 1980
Meilleur buteur du championnat de France : 1975, 1980, 1981, 1982, 1984
Meilleur buteur cumulé de l'histoire du championnat de France : 299 buts( 39 pour Reims, 157 pour Monaco, 64 pour Tours, 39 pour Toulon)

Sa carrière
Né à Rome mais argentin de nationalité, Delio Onnis, fils d'immigrés grecs, fait son apprentissage dans le modeste club d'Amalgro avant de rejoindre le Gimnasia La Plata, l'un des grands clubs argentins. Il y restera 3 saisons durant, le temps de se forger une réputation de buteur. A ce titre, avec 47 buts, il finit meilleur buteur du championnat. L'anecdote qui tue : en demi-finale de Coupe d'argentine, le Gimnasia affronte Estudiantes, tout récent vainqueur de la Copa Libertadores et Delio marque les 2 buts de la victoire 2-1. Mais les joueurs refusent de jouer la finale pour des raisons financières. En 1971, des émissaires du grand Stade de Reims sont en argentine pour superviser Obberti quand le repèrent. Il débarque donc en champagne en 1971 et ça va mousser grave en championnat. Même si la légende raconte qu'Onnis peine un peu à s'adapter, il inscrit tout de même 39 buts sous les couleurs reimoises en l'espace de 2 saisons, là où des Bakayoko en ont besoin de 6 ou 7. En 1973, il part pour l'AS Monaco qui se cherche un buteur.
Sous le maillot princier Onnis entrera dans la légende des grands avant-centres. Renard des surfaces, il ne payait pourtant pas de mine avec ses chaussettes sur les chevilles et son absence de protège-tibias., même face à des casseurs de jambes comme Raymond Domenech. Meilleur buteur du championnat 1975 devant Hervé Révelli. Même si Monaco fait plutôt l'ascenseur dans ces années là, Delio Onnis reste. Ainsi, en 1978, alors que l'ASM n'est qu'un promu, il conduit l'équipe au titre national, à la surprise générale. Dans cette équipe on retrouve des JL Ettori, déjà, J.Petit, R.Courbis, C.Dalger. Deux ans plus tard, il remporte la Coupe de France, face à l'US Orléans. Dans cette compétition on retiendra notamment la demi-finale, à Montpellier. Alors que Monaco est embourbé dans son match et que Delio est transparent, tout le monde se dit qu'il est fini et là, un quart d'occasion .. et but. Quelques minutes plus tard rebelotte et l'ASM est en finale. Malgré des résultats en club plutôt bons et une grande régularité, Delio est boudé par la sélection. Entre Kempes, Maradona, Carlos Bianchi, la concurrence est rude et les places chères. Par ailleurs son passeport italien aura fait qu'il ne fut jamais réellement considéré comme argentin, à l'image de son surnom El Tano « l'Italien ».
En 1980, suite à une brouille avec le président Campora, il rejoint le FC Tours, tout juste promu. A l'époque c'est vraiment quelque chose d'énorme, un peu comme si Ronaldinho signait à l'ESTAC. Il va porter le club à bout de bras vers les sommets et laisser une trace indélébile dans les mémoires tourangelles. On retrouve dans cette équipe G.Lacombe, A.Polaniok, O.Da Fonseca. Ensemble ils vont conduire le Tours FC à une 11ème place en D1 et deux demi-finales consécutives de Coupe de France en 1981 et 1982, toutes deux perdues face au PSG. Delio finit deux fois meilleur buteur du championnat de France. Malheureusement, une blessure viendra gâcher sa fin de carrière.
Il rejoint Toulon en 1983 où il jouera 3 saisons avant de raccrocher. Au total il aura atteint 299 buts en D1, devenant le record du nombre de buts inscrits. Sa devise résume pas mal le bonhomme : « A 40 mètres du but, j'ai le sang chaud, dans les 20 derniers, j'ai le sang froid. »Un autre de ses aphorisme résume sa vision du jeu « Le but est comme un avion qui vole entre les nuages et qui, tôt ou tard, réapparait : ce qui compte est de savoir où et l'attendre à cet endroit précis. »

Sa reconversion
Après son passage à Toulon, Delio a pas mal bourlingué. Le temps de passer ses diplômes et de rentrer en Argentine voir la famille, on retrouve sa trace la tête du Sporting Toulon en 1990, après l'affaire de la caisse noire. Il ne restera qu'une saison à la tête de l'équipe. On le retrouve en 1992 sur le banc du Paris FC, alors qu'il souhaite « donner un sens à sa vie. » L'expérience n'a pas duré. Par la suite il est revenu à Monaco où il a travaillé comme scoot en Argentine pendant quelques années.
Aujourd'hui, il vit dans la banlieue monégasque. A l'automne 2008, il a fait son retour au sein de la cellule de recrutement de l'ASM.