Dans le cadre d’envisager la saison prochaine au Sporting, une saison d’ailleurs déjà pratiquement jouée, les Socios sont allés à la rencontre des deux projets autour du club. Ils agitent en ce moment la sphère toulonnaise et divisent les supporters.
Dans un souci d’information auprès des petits actionnaires, nous allons vous les présenter. Il ne s’agit pas de nourrir la polémique mais plutôt de rendre compte notre entretien avec Mourad Boudjellal et Claude Joye.
C’est un Mourad Boudjellal au CV impressionnant et auréolé des succès qu’on lui connaît avec le RCT, qui nous accueille. Il nous confirme alors son intention de reprendre la maison Sporting pour la ramener aux sommets, qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Il pense d’ailleurs utiliser certaines recettes qui ont bien fonctionné avec le RCT et les appliquer au football local. Après avoir fait le ménage de fond en comble du côté de l’avenue Aristide Briand, Monsieur Boudjellal compte faire fonctionner son impressionnant carnet d’adresse pour ramener du côté de la rade, de gros investisseurs prêts à s’engager sur du long terme. Fort de ses contacts et de son potentiel médiatique, il sera alors temps de gérer le sportif et attirer un certain nombre de joueurs capables de faire la différence. Il s’étonne de constater que l’image du Sporting ne soit pas plus mise en avant et que le côté marketing soit délaissé ou plutôt sous employé. Si le RCT est devenu une imposante machine de produits dérivés et qu’il se soit imposé dans le paysage sportif français et européen, c’est bien avant tout, parce qu’il suscite de l’intérêt et de l’engouement grâce à une politique de communication et de merchandising bien exploitée. Le Sporting risque d’être son dernier gros challenge. Il l’a choisi car c’était le plus difficile et notre homme aime les défis. Il sait aussi tout le potentiel qui pourrait exister autour du projet. Il est très surpris par le nombre de messages qu’il reçoit depuis qu’il a publiquement déclaré son envie de présider aux destinées du SCT. Le Sporting fait partie de l’histoire de Toulon et il est temps d’occuper la place vide laissée entre l’OM et l’OGC Nice. Redonner à Toulon l’équipe qu’elle mérite et hisser le SCT aux portes de la L1 d’ici cinq ans, voilà l’ambition qu’il cultive. Vendre du rêve, faire de chaque match un évènement, créer du spectacle et faire du stade un lieu populaire où chacun pourra venir en toute sécurité, y compris les supporters d’autres équipes, c’est la mission qu’il s’est fixée. Sur ce point, Mourad Boudjellal souligne la triste situation de Bon Rencontre, un stade inadapté, sans aucun parking, ni navettes gratuites, une coquille vide qui rebute bon nombre de Toulonnais et un manque d’attractivité sportive qui contribue à le vider de plus en plus chaque semaine.
Même si pour le moment le club n’est pas encore à vendre, Mourad Boudjellal reconnaît l’apparente bonne santé financière du club. Ce qui le chagrine d’avantage ce sont les quelques prud’hommes en cours qu’il ne maîtrise pas. Pour la saison prochaine, il demande clairement à Claude Joye de partir dignement, la tête haute et lui propose une sortie honorable. Il affirme pour cela avoir l’appui de la mairie et de nombreux toulonnais.
Nous savons qu’entre temps, les deux hommes se sont enfin rencontrés. Monsieur Boudjellal a pu ainsi approcher de plus près les réalités d’un club de football et évoquer avec notre actuel Président la situation à tous les étages.
Quelques jours après, nous avions pris rendez-vous avec Claude Joye. Nous sommes revenus sur cette saison catastrophique concernant l’équipe de National. Pour le recrutement du début de saison, il a confirmé avoir pris, avec la cellule de recrutement, les bonnes décisions en écartant volontairement des joueurs ayant évolué au-dessus. Mais certains choix se sont avérés malheureux. Il admet qu’aujourd’hui les nouvelles recrues sont une satisfaction et que l’on remarque un mieux sur le terrain. Pour l’année suivante, Claude Joye n’a pas l’intention d’abandonner le club, même en cas de descente en N2. S’il reconnaît un déficit de communication, il est aussi conscient de la
complexité de la situation actuelle et réaffirme son étonnement sur la manière de procéder de Mourad Boudjellal.
Son bilan, au niveau de l’association, est plutôt satisfaisante avec un nombre historique de licenciés (près de 900) et des résultats chez les jeunes plutôt intéressants. Le SCT est bien le premier club du département.
Sur la rencontre entre Mourad Boudjellal et Claude Joye, on retiendra un premier rapprochement sachant tout ce que pourrait amener le patron du RCT.
Mais on sait aussi que Claude Joye a l’avantage de connaître le terrain et les rouages d’un club de foot. De là à imaginer que les deux pourraient travailler ensemble sur un projet commun, il reste encore un grand pas à franchir.
Les portes restent ouvertes, entre temps il y aura des élections locales, et on peut se demander si la mairie viendra arbitrer le débat. Quoiqu’il en soit, l’équipe dirigeante actuelle ne ménage pas ses efforts et espère toujours un maintien possible. Là-dessus au moins, tout le monde est d’accord…
Le bureau SOCIOS