Crédit photo Romuald L.
Si
c’est à la fin du bal que l’on paye les musiciens, on peut dire que le résultat
est logique et équitable. Le match fut une valse à deux temps. Le premier
mouvement a été orchestré par une équipe corse très à l’aise avec une audace
frisant parfois la démonstration, qu’essayait de suivre un Sporting claudiquant
dans ses chaussures trop grandes. Il livre là une de ses plus piètres
prestations de la saison.
Le
second mouvement sera un autre air et les Toulonnais emballent la partition et
imposent un rythme qui va souvent laisser les Corses dépassés et incapables de
rentrer dans la danse.
A
chacun sa période. On retiendra l’excellente mais cela devient une habitude,
prestation de Florian Andréani, la saine réaction des Toulonnais qui permet
d’arracher le nul et qui auraient pu même prétendre à mieux avec d’avantage de
réussite, le vilain geste sur Guilavogui qui doit céder sa place et enfin un
récital d’émotions à BR tel que l’on ne l’avait pas connu depuis longtemps...
Ouadah et Andreani sur le
devant de la scène et un Sporting inquiétant.
Pourtant,
tout commence parfaitement (2’ avec un coup-franc bien placé tiré par Ouasfane,
qui sème la panique dans la surface corse. Le cafouillage causé ne donne rien.
Dommage !
Aux
5ème et 14ème minutes, Andréani s’emploie à sortir le
grand jeu pour sauver son équipe de la correction. Mais il ne peut rien faire
face à Cropanese qui, en toute logique, ouvre le score (27’).
Ouadah,
le vaillant petit ailier bastiais fait tourner en bourrique la défense
toulonnaise et sollicite encore Andréani qui déploie un réflexe parfait à bout
portant.
La
construction du jeu varois, les faits de jeu toulonnais sont d’une pauvreté que
le public commence à manifester son mécontentement devant ce néant.
Il
faut attendre la 41ème minute pour voir le 1er tir
toulonnais. Moulet tente sa chance de loin et il a deux doigts de surprendre
Milosavljevic.
Peu
avant la pause, les Toulonnais finissent mieux et une suite de corners oblige
le portier insulaire à une superbe parade.
Mais
sur l’engagement, un superbe mouvement corse offre à Ouadah l’opportunité d’une
superbe demi-volée qui crucifie Andréani. (45’)
Une
période à sens unique avec des Corses qui jouent bien, dangereux et affutés et
des Toulonnais à la peine, incapables de tenir un ballon, de gagner les duels
et de créer le moindre danger. Quelle tristesse !
A
la pause on commente aussi la belle performance de notre gardien sans lequel la
note aurait dû être bien plus salée… Mais à 2-0 on se demande comment les
Toulonnais vont s’en sortir au vu de leur prestation.
La superbe réaction des
Toulonnais, synonyme d’espoir.
On
espère à la reprise un sursaut d’orgueil des Toulonnais. Hélas, les premières
minutes ne semblent pas aller dans ce sens. Ouadah fait encore beaucoup de mal
à la défense toulonnaise et crée une situation de but mal exploitée (46ème).
Une
minute plus tard, Andréani se couche pour limiter la casse. Cela commence à
faire désordre. Mais un coup du sort va intervenir en faveur des Varois.
Moulet
est taclé par derrière en pleine surface et le point de pénalty est indiqué
sans hésiter. Zouaoui le transforme avec un superbe contre-pied (58’).
La
réaction toulonnaise exprime le vent de révolte entrevu depuis quelques minutes
et vient relancer le match.
Exploitant
une mauvaise relance, Diallo passe intelligemment pour Guilavogui qui arrive en
fin de course. Il envoie un missile qui ne laisse aucune chance au gardien
corse et qui renverse complètement la situation. (65’).
Le
match devient fou, quand une main est signalée dans la surface et l’arbitre
donne un second pénalty aux Toulonnais. Moulet se charge de la sentence mais,
Milosavljevic plonge du bon côté (69’) et prive ainsi les Toulonnais de mener
au score.
Il
reste encore du temps pour faire basculer le match et les Corses ont bien du
mal à contenir la furie toulonnaise. Ils sont contraints à de mauvais gestes
comme avec cet attentat sur Guilavogui à la 74ème qui exige le
carton rouge. Le vaillant Toulonnais est sorti sur une civière (plus de peur
que de mal au final).
Photo Noëlle M.
Diarrassouba est logiquement expulsé et c’est à dix que
les Bastiais vont devoir tenir.
Le
score ne bougera plus et c’est même les Toulonnais qui vont se créer une
dernière frayeur en laissant le champ libre à Ouadah qui remet à Odzoumo, mais
le portier toulonnais veille…
Malgré
quelques belles tentatives pour l’emporter, les Toulonnais ne pourront faire
mieux que le partage des points. Le Sporting revient sans doute de loin, mais
peut aussi nourrir quelques regrets.
Dans
tous les cas, la réaction de la seconde période, laisse entrevoir de belles
choses au niveau mental et tactique. Le travail du nouveau coach pourrait enfin
être payant la semaine prochaine au Puy en Velay, où le Sporting est encore
invité à un bal entre promus… Gageons qu’ils pourront, cette fois, mener la
danse pendant 90 minutes.
C’est tout ce qu’on leur souhaite…
CR FRANZ A.